Textes

En premier, 2 thèmes d'auto dictée de ma fille,
après une courte explication,
ce sont les premières images qu'elle découvrit entre des lignes...
Depuis elle lit énormément

-------------------------------------------

Récoltez de beaux souvenirs,mais ne cueillez pas de fleurs.
N'arrachez surtout pas les plantes : il pousserait des pierres.
Il faut beaucoup de brins d'herbe pour tisser un homme.
Samivel, extrait des commandements du parc national de la Vanoise.

-------------------------------------------

Avec l'obscurité naissante , les paysages de rizières commencent à fuir le décor.
Les nuages cotonneux se reflètent dans le miroir des champs liquides, les derniers buffles sillonnent la boue si lentement que le soc de métal laboure doucement le ciel.
J.P Mari,Reportage 'Birmanie' Partir n° 59 février - mars 1980.

-------------------------------------------

Pour prendre des résolutions en début d'année, une histoire en provenance du Québec à méditer.
Un jour, un vieux professeur de l'École Nationale d'Administration Publique (ENAP) fut engagé pour donner une formation sur la planification efficace de son temps à un groupe d'une quinzaine de dirigeants de grosses compagnies nord-américaines.
Ce cours constituait l'un des cinq ateliers de leur journée de formation.
Le vieux prof n'avait donc qu'une heure pour "passer sa matière".
Debout, devant ce groupe d'élite (qui était prêt à noter tout ce que l'expert allait enseigner), le vieux prof les regarda un par un, lentement,puis leur dit:
"Nous allons réaliser une expérience".
De dessous la table qui le séparait de ses élèves, le vieux prof sortit un immense pot Masson d'un gallon (pot de verre de plus de 4 litres) qu'il posa délicatement en face de lui.
Ensuite, il sortit environ une douzaine de cailloux à peu près gros comme des balles de tennis et les plaça délicatement, un par un, dans le grand pot.
Lorsque le pot fut rempli jusqu'au bord et qu'il fut impossible d'y ajouter un caillou de plus, il leva lentement les yeux vers ses élèves et leur demanda :
"Est-ce que ce pot est plein ? "
Tous répondirent : "Oui".
Il attendit quelques secondes et ajouta : "Vraiment? ".
Alors, il se pencha de nouveau et sortit de sous la table un récipient rempli de gravier.
Avec minutie, il versa ce gravier sur les gros cailloux puis brassa légèrement le pot.
Les morceaux de gravier s'infiltrèrent entre les cailloux... jusqu'au fond du pot.
Le vieux prof leva à nouveau les yeux vers son auditoire et redemanda :
"Est-ce que ce pot est plein ?" Cette fois, ses brillants élèves commençaient à comprendre son manège.
L'un d'eux répondit: "Probablement pas !".
"Bien !" répondit le vieux prof. Il se pencha de nouveau et cette fois, sortit de sous la table une chaudière de sable. Avec attention, il versa le sable dans le pot.
Le sable alla remplir les espaces entre les gros cailloux et le gravier.
Encore une fois, il demanda : "Est-ce que ce pot est plein ?".
Cette fois, sans hésiter et en choeur, les brillants élèves répondirent :
"Non !". "Bien !" répondit le vieux prof.
Et comme s'y attendaient ses prestigieux élèves, il prit le pichet d'eau qui était sur la table et remplit le pot jusqu'à ras bord.
Le vieux prof leva alors les yeux vers son groupe et demanda :
"Quelle grande vérité nous démontre cette expérience ?"
Pas fou, le plus audacieux des élèves, songeant au sujet de ce cours, répondit :
"Cela démontre que même lorsque l'on croît que notre agenda est complètement rempli, si on le veut vraiment, on peut y ajouter plus de rendez-vous, plus de choses à faire".
"Non " répondit le vieux prof. "Ce n'est pas cela.
La grande vérité que nous démontre cette expérience est la suivante :
si on ne met pas les gros cailloux en premier dans le pot, on ne pourra jamais les faire entrer tous, ensuite ".
Il y eut un profond silence, chacun prenant conscience de l'évidence de ces propos.
Le vieux prof leur dit alors "Quels sont les gros cailloux dans votre vie ?"
"Votre santé "Votre famille ?" "Vos ami(e)s ?" "Réaliser vos rêves "Faire ce que vous aimez "Apprendre ?" "Défendre une cause ?" "Relaxer ?" "Prendre le temps... ?" "Ou... toute autre chose ?" "Ce qu'il faut retenir, c'est l'importance de mettre ses GROS CAILLOUX en premier dans sa vie, sinon on risque de ne pas réussir... sa vie.
Si on donne priorité aux peccadilles ( le gravier, le sable ), on remplira sa vie de peccadilles et on n'aura plus suffisamment de temps précieux à consacrer aux éléments importants de sa vie.
Alors, n'oubliez pas de vous poser à vous-même la question "Quels sont les GROS CAILLOUX dans ma vie?" "Ensuite, mettez-les en premier dans votre pot (vie)".
D'un geste amical de la main, le vieux professeur salua son auditoire et lentement quitta la salle.
Bonne méditation !

-------------------------------------------

Un sourire ne coute rien et produit beaucoup
Il enrichit ceux qui le recoivent
Sans appauvrir ceux qui le donnent
Il ne dure qu'un instant
Mais son souvenir est parfois éternel
Personne n'est assez riche pour s'en passer
Personne n'est assez pauvre pour ne pas le mériter
Il crée le bonheur au foyer, soutient les affaires
Il est le signe sensible de l'Amitié
Un sourire donne du repos à l'être fatigué
Rend du courage aux plus découragés
Il ne peut ni s'acheter, ni se prêter, ni se voler
Car c'est une chose qui n'a de valeur
Qu'à partir du moment où il se donne
Et si quelquefois vous rencontrez une personne
Qui ne sait plus avoir le sourire
Soyez généreux, donnez-lui le vôtre
Car nul n'a autant besoin d'un sourire
Que celui qui ne peut en donner aux autres.

Les Tontons Flingueurs Dialogues de Michel Audiard

Dans l'usine de Montauban

Monsieur Fernand
C'est quand même pas la première fois, non ?

Le 1er ouvrier
J'dis pas que c'est la première fois que vous montez à Paris Monsieur Fernand,j'dis que ça tombe mal. Si le vent est frisquet, vous avez une couverture à l'arrière et Germaine a mis du thé dans le thermos.

Monsieur Fernand
Et pourquoi pas de la quinine et un passe montagne ? On croirait vraiment que je pars au Tibet.

Le 2ème ouvrier
Au revoir Monsieur Naudin.

Monsieur Fernand
Au revoir Gustave.

Le 1er ouvrier
Monsieur Fernand, la foire battra pas son plein avant dimanche, si vous pouviez quand même être là.

Monsieur Fernand
Je t'ai déjà dis que j'en avais pour 48 heures maximum, et puis enfin bon dieu quoi, vous avez quand même pas besoin de moi pour aligner 10 tracteurs dans un stand non ? Hein ? ... Tachez plutôt qu'elle tombe pas en panne comme la dernière fois.

Le 1er ouvrier
Qu'est ce qui a été en panne ?

Monsieur Fernand
La dépanneuse.

Le 1er ouvrier
Oh ! Monsieur Fernand ...

Monologue de Monsieur Fernand dans sa voiture devant le bowling


Monsieur Fernand
Louis de retour : présence indispensable . Présence indispensable ! Après 15 ans de silence, y'en a qui poussent un peu quand même. 15 ans d'interdiction de séjour ; pour qu'il abandonne ses cactus et qu'il revienne à Paris, faut qu'il lui en arrive une sévère au vieux Louis ; ou qu'il ait besoin de mon pognon, ou qu'il soit tombé dans une béchamel infernale.

A l'arrivée dans le bowling


Henri
Eh bien ma vieille, tu nous fais attendre, la route a pas été trop toc ?

Monsieur Fernand
Ben, suffisamment.

Henri
Ça fait plaisir de te revoir, le Mexicain commençait à avoir des impatiences.

Monsieur Fernand
La preuve qu'il est revenu c'est pas un char.

Henri
Oh ben, je me serais pas permis.

Monsieur Fernand
Ça fait quand même une surprise non ?

Henri
Les surprises, t'es peut être pas au bout, viens !

Dans la chambre du Mexicain


Henri à Pascal
C'est Fernand !

Pascal à Louis
Monsieur Fernand est là !

Louis
Oui, qu'il entre, qu'il entre ! Et ben c'est pas trop tôt, je croyais que t'arriverais jamais ou bien que t'arriverais trop tard.

Monsieur Fernand
Tu sais, 900 bornes, faut quand même les tailler.

Louis
Ça fait quand même plaisir de te revoir, vieux voyou !

Monsieur Fernand
A moi aussi ...

Louis
Et j'ai eu souvent peur de clamser là bas au milieu des macaques sans avoir jamais revu une tronche amie, et c'est surtout à la tienne que je pensais.

Monsieur Fernand
Tu sais moi aussi c'est pas l'envie qui me manquais d'aller te voir mais on fait pas toujours ce qu'on veut. Et toi ? J'ai pas entendu dire que le gouvernement t'avait rappeler, qu'est ce qui t'a pris de revenir ?

Louis au toubib
Merci toubib, merci pour tout.

Louis à Henri
Henri dis-leur de monter...

Monsieur Fernand
Pardon. Je crois qui vaut mieux quand même ...

Louis
Me coupe pas, sans quoi on aura plus le temps.

Louis à Henri
Henri, fais tomber 100 sacs au toubib !

Monsieur Fernand
Bon alors ? Qu'est ce qui se passe Louis ?

Louis
Je suis revenu pour caner ici et pour me faire enterrer à Pantin avec mes viocs. Les Amériques c'est chouette pour prendre du carbure, on peut y vivre aussi à la rigueur, mais question de laisser ses os, y'a que la France. Et je décambute bêtement, et je laisse une mouchette à la traîne, Patricia, c'est d'elle que je voudrais que tu t'occupes.

Monsieur Fernand
Et ben dis donc, t'en as de bonnes toi !

Louis
T'as connu sa mère, Suzanne "beau sourire" ?

Monsieur Fernand
T'es marrant dis donc c'est plutôt toi qui l'a connue.

Louis
Au point de vue oseille je te laisse de quoi faire ce qu'il faut pour la petite. J'ai des affaires qui tournent toutes seules ; maître Folace, mon notaire t'expliquera. Bah, tu sais combien ça laisse une roulette, 60% de velours.

Monsieur Fernand
Et sur le plan des emmerdements, 36 fois la mise. Ah, écoutes Louis, ta môme, tes affaires, tout ça c'est bien gentil mais... Moi aussi j'ai mes affaires, tu comprend ? Et les miennes en plus, elles sont légales.

Louis
Ouais, j'ai compris : les potes, c'est quand tout va bien.

Monsieur Fernand
Ça va pas toi, dis ? Hein ? J'ai pas dis ça !

Louis
Non, non, t'as pas dis ça, t'as pas dis ça mais tu livrerais ma petite Patricia aux vautours ; oh, mon petit ange...

Monsieur Fernand
Ton petit ange, ton petit ange, hein ?

Louis
Oui, oh, maintenant que t'es dans "l'honnête", tu peux pas savoir le nombre de malfaisants qu'il existe, le monde en est plein. Ils vont me la mettre sur la paille, ma petite fille. On va la dépouiller et on va tout lui prendre. Je l'avais faite élever chez les soeurs, apprendre l'anglais enfin ... tout. Résultat : elle finira au tapin, et ce sera de ta faute, t'entends ? Ce sera de ta faute.

Monsieur Fernand
Arrêtes un peu hein ? Depuis plus de vingt piges que je te connais, je te l'ai vu faire 100 fois ton guignol alors hein ? Et à propos de tout : de cigarettes, de came, de nanas, ça toujours été ton truc à toi. Et une fois je t'ai même vu chialer, alors tu vas pas me servir ça à moi non ?

Louis
Si !! Ben, tu te rends pas compte, saligaud, qu'elle va perdre son père, Patricia ; que je vais mourir ?

Monsieur Fernand
J'te connais, t'en est capable. Voilà dix ans que t'es barré, tu reviens et je laisse tout tomber pour te voir et c'est pour entendre ça ? Et moi comme une pomme ....

Toc toc toc

Monsieur Fernand
Entrez !

Pascal, Henri, Raoul Volfoni, Théo, l'ami de Théo et Paul Volfoni entrent dans la chambre



Louis
Ben dis donc Théo, t'aurais pu monter tout seul ?

Théo
Si cette présence doit vous donner de la fièvre...

Louis
Oui, chez moi quand les hommes parlent, les gonzesses se taillent.

L'ami de Théo (chuchotant)
Je t'attend en bas.

Théo (chuchotant)
A tout de suite...

Louis
Voilà je serai bref. Je viens de céder mes parts à Fernand ici présent. C'est lui qui me succède.

Raoul Volfoni
Mais, tu m'avais promis de m'en parler en premier !

Louis
Exact ! J'aurais pu aussi organiser un référendum, mais j'ai préférer faire comme ça. Pas d'objections ? Parce que moi j'ai rien d'autre à dire. Je crois que tout est en ordre, non ?

Tous sortent de la pièce, sauf Pascal et Monsieur Fernand


Louis
Pascal ? Pascal ?

Monsieur Fernand
Oh Louis, ben Louis ? Quoi ? Merde, Pascal ?

Louis
Je vais plus vous retenir longtemps.

Monsieur Fernand
Déconnes pas Louis !

Louis
Tu sais de quoi je parle.

Monsieur Fernand
Tu veux pas que j'ouvre la fenêtre un petit peu ? Hein ? Merde. Regardes, il fait jour.

Louis
D'ici... On voit ... Que le ciel ! Mais je m'en fous du ciel ... J'y serai un petit homme. Moi ce qui m'intéresse ... C'est la rue. Et ils m'ont filé directement de l'avion dans l'ambulance ... J'ai rien pu voir. Dit donc, ça a du drôlement changé hein ?

Monsieur Fernand
Tu sais, pas tellement quoi !

Louis
Racontes quand même !

Monsieur Fernand
Et ben ... C'est un petit matin comme tu les aime ... Comme on les aimait quoi ... Les filles sortent du lido, tiens ! Pareil qu'avant. Tu te souviens? C'est à c't'heure là qu'on emballait.

Dans le bowling


Monsieur Fernand
Si un jour on m'avait dis qu'il mourrait dans son lit celui-là ?

Théo
" Das Leben eines Man ist zwischen Himmel und Erde vergegen der Sprung eines jungen weißes Fohlen über einen Graben... ein Blitz... pfft... es ist verbeit... " (" La vie d'un homme entre ciel et terre passe comme le saut d'un poulain blanc franchissant un fossé... un éclair... et c'est fait... "")... Chine... IV siècle avant jésus christ.

Henri
On est ... On vit ... On trépasse ...c'est comme ça pour tout le monde.

Raoul Volfoni
Pas forcement ! Enfin, je veux dire : on meurt pas forcement dans son lit ! Ben voyons !

Monsieur Fernand à Henri
Dis donc, j'tiens plus en l'air moi, t'aurais pas une bricole à grignoter là. C'est à toi ça? (cigarettes)

Henri
Sers toi !

Raoul Volfoni
Y'a vingt piges le Mexicain, tout le monde l'aurait donné à cent contre un : flingué à la surprise, mais c't'homme là, ce qui l'a sauvé : c'est sa psychologie.

Paul Volfoni
Tout le monde est pas forcement aussi doué.

Pascal
La psychologie, y'en a qu'une : défourailler le premier !

Théo
C'est un peu sommaire, mais ça peut être efficace.

Raoul Volfoni
Et le Mexicain, ça été une épée, un cador; moi je suis objectif, on parlera encore de lui dans cent ans. Seulement, faut bien reconnaître qu'il avait décliné, surtout de la tête.

Paul Volfoni
C'est vrai que sur la fin, il disait un peu n'importe quoi. Il avait comme des vapes, des caprices d'enfants.

Monsieur Fernand à Henri
Merci Henri.

Raoul Volfoni
Enfin, toi qu'y a causé en dernier, t'as sûrement remarqué ?

Monsieur Fernand
Remarquer quoi ?

Raoul Volfoni
T'as quand même pas pris au sérieux cette histoire de succession ?

Monsieur Fernand
Pourquoi ? Fallait pas ? Ben, j'ai eu tort.

Paul Volfoni
Ah ! Et voilà ! Tu vois Raoul, c'était pas la peine de s'énerver, monsieur convient.

Raoul Volfoni
Y'en a qui abuseraient de la situation, mais mon frère et moi c'est pas notre genre. Qu'est ce qu'on peut faire qui t'obligerait ?

Monsieur Fernand
Décarrer d'ici. J'ai promis à mon pote de m'occuper de ses affaires. Seulement puisque je vous dis que j'ai eu tort, là. Seulement tort ou pas tort, maintenant, c'est moi le patron. Voilà.

Henri (lui tendant le téléphone)
Pascal !!

Pascal au téléphone
Oui ?

Paul Volfoni
Ecoutes : on te connaît pas. Mais laisses nous te dire que tu te prépares des nuits blanches, des migraines, des nervousses brékdones comme on dit de nos jours.

Monsieur Fernand
J'ai une santé de fer. Voilà quinze ans que je vis à la campagne : que je me couche avec le soleil, et que je me lève avec les poules.

Henri
Y'a du suif chez Tomate, trois voyous qui chahutent la partie ; les croupiers ont les fois pour la caisse, ils demandent de l'aide.

Monsieur Fernand
Ça arrive souvent ?

Théo
Jamais !

Pascal
Ça doit pouvoir se régler à l'amiable.

Henri
Si tu tiens à regagner ta province rapido, t'auras intérêt à aller voir, ce serait toujours ça de gagné, c'est sur ton chemin.

Henri
Oh ! Les Volfoni. T'inquiètes pas !

Théo
"La bave du crapaud n'empêche pas la caravane de passer".

Henri
Tchiao !

Monsieur Fernand
Dis donc ça te gène pas qu'on y aille ensemble ?

Pascal
C'est pas que vous me gênez Monsieur Fernand, mais je ne sais pas si ça va bien vous plaire ?

Monsieur Fernand
Ben ça, je te le dirais !

L'ami de Théo (chuchotant)
A ton avis, c'est un faux caïd ou un vrai branque ?

Théo
Pour moi, c'est rien du tout. Un coup de téléphone, et dix minutes après ... Il existe plus.

Pascal et Monsieur Fernand dans la voiture en chemin pour rejoindre le casino de Tomate


Pascal
J'admet qu'ils ont l'air de deux branques, mais je n'irais pas jusqu'à m'y fier, non ? C'est quand même des spécialistes. Le jeu, ils ont toujours été là dedans les Volfonis-bernés : à Naples, à Las Vegas, partout où il y a des jetons à racler, ils tenaient les râteaux hein ?

Monsieur Fernand
Mais ... Et l'autre là ? Le coquet ?

Pascal
L'ami fritz ? Il s'occupe de la distillerie clandestine.

Monsieur Fernand
C'est quand même marrant les évolutions. Quand je l'ai connu le Mexicain, il recrutait pas chez tonton.

Pascal
Vous savez ce que c'est non ? L'âge, l'éloignement... A la fin de sa vie, il s'était penché sur le reclassement des légionnaires.

Monsieur Fernand
Ah ! Si c'était une oeuvre, alors là !! Là, c'est autre chose.

A l'arrivée chez Tomate



Pascal
Voilà, ici c'est chez Tomate.

Monsieur Fernand
Je m'attendais à quelque chose de plus important ; mais c'est un clapier !

Pascal
D'après Tomate, ce qui passionne le joueur c'est le tapis vert, ce qui il y a autour, il s'en fout, il voit même pas. Planque toi !

Une voiture arrive. Un homme tire à la mitraillette sur Pascal et Monsieur Fernand.
La voiture fait un second passage.
Pascal riposte et tue les deux occupants ; la voiture finie dans le fossé.


Pascal
A l'affût sous les arbres, ils auraient eu leur chance, seulement de nos jours il y a de moins en moins de techniciens pour le combat à pied, l'esprit fantassin n'existe plus ; c'est un tort.

Monsieur Fernand
Et c'est oeuvre de qui d'après toi, des Volfoni ?

Pascal
Ce serait assez dans leurs sales manières ; Monsieur Fernand ? Je serais d'avis qu'on aborde molo, des fois qu'on serait encore attendu... Mais, sans vous commander, si vous restiez un peu en retrait... Hein ?

Monsieur Fernand
Ouais, n'empêche qu'à la retraite de Russie, c'est les mecs qu'étaient à la traîne qu'ont été repassés.

Chez Tomate


Tomate
C'est toi qui fait tout ce foin ?

Pascal
Je m'excuse. Monsieur Fernand, le nouveau taulier.

Tomate
J'étais pas au courant.

Pascal
Comme ça, tu l'es !

Tomate
Je suis Tomate, le gérant de la partie.

Monsieur Fernand
Bonjour.

Tomate
Enchanté, mais qu'est ce que c'était que cette fusillade ? On ne se serait pas permis de vous flinguer sur le domaine.

Monsieur Fernand
Et ben, on s'est permis.

Pascal
Tomate ?

Tomate
Oui ?

Pascal
Tu devrais envoyer Freddy faire un tour ; y'a une charrette dans le parc avec deux gars dedans, ça fait désordre ... Où sont les autres ?

Tomate
Quels autres ?

Pascal
Les mecs qui faisaient du scandale.

Tomate
Du scandale ici ? Mais j'aimerais comprendre.

Pascal
Moi aussi.

Monsieur Fernand
Mais c'est pas vous qui avez téléphoné ?

Tomate
La nuit était tout ce qu'il y a de normal.

Pascal
Qu'est ce que c'est que cette embrouille ?

Monsieur Fernand
Le numéro d'Henri ?

Pascal
Mazac 44 05.

Au bowling


Monsieur Fernand pense
Maintenant, Henri, y peut plus expliquer les choses à personne ... Trois morts subites en moins d'une demi heure. A ça part sévère les droits de succession.

Monsieur Fernand et Pascal arrive dans la demeure du Mexicain


Pascal
Le Mexicain l'avait achetée en viager à un procureur à la retraite. Après trois mois l'accident bête ... Une affaire !

Jean
Welcome sir, my name is John !

Monsieur Fernand
?

Pascal à maître Folace
Il est mort, il y a deux heures. On aurait pu être là plus tôt mais on a été retardé. Des espèces de contestation ; et puis ... Henri s'est fait descendre.

Maître Folace
Les Volfoni ! Quand le lion est mort, les chacals se disputent l'empire. Enfin, on ne peut pas demander plus aux Volfoni qu'aux fils de charlemagne. Ah ! Maître Folace, notaire.

Monsieur Fernand
Bonjour monsieur.

Maître Folace
Heureux de vous accueillir, j'aurais préférer bien sûr que ce soit dans d'autres circonstances. Votre chambre est prête, le Mexicain avait donné des ordres.

Monsieur Fernand
Et bien, vous êtes gentil, je vous remercie, mais ... ce qui m'arrangerais surtout, c'est si on pouvait régler nos affaires dans la journée.

Maître Folace
Vous étiez l'ami de Louis depuis longtemps ?

Monsieur Fernand
Depuis toujours.

Jean
Mademoiselle va avoir du chagrin.

Maître Folace
Ah non ... Stop ... Sujet interdit, attention messieurs, pas de fausses notes, la volonté du défunt est formelle : pour Patricia, le plus longtemps possible, son papa se porte comme un charme. Il joue les santors quelque part dans les sierras Mexicaines, mal déservies par la poste, ce qui explique son silence.

Pascal
Bon, je dois partir. Maître Folace sait toujours où me joindre, j'habite chez ma mère.

Monsieur Fernand
Oui merci.

Maître Folace
Je suis bien content que vous soyez là vous savez ? Parce que moi avec la petite, j'y arrive plus. C'est peut être parce que je la connais depuis trop longtemps. Pensez, c'est moi qui l'aie tenu sur les fonds baptismaux, alors.

Jean
Y'avait une belle cérémonie, mademoiselle était déjà ravissante.

Maître Folace
Dites moi mon ami, si vous montiez les bagages de Monsieur Naudin ?

Jean
Yes sir

Monsieur Fernand
Dites moi, si ça vous fait rien, j'aimerais bien qu'on aborde un p'tit peu les choses sérieuses. Parce qu'après tout une gamine c'est bien beau ça mais faut quand même pas s'en faire pour ça non, on est bien d'accord ?

Maître Folace
Ah mais moi je ne m'en fait pas, je ne m'en fait plus. Maintenant qu'vous êtes là, c'est vous que ça regarde.

Monsieur Fernand
Comment ça moi ?

Maître Folace
Eh ben ? Vous avez accepté de vous occuper d'elle non ?

Monsieur Fernand
Ben oui.

Maître Folace
A la bonne votre mon cher. Vous allez connaître tout ce que j'ai connu : les visites aux directrices, les mots d'excuses, les billets de renvoi ...

Monsieur Fernand
Vous allez quand même pas dire que mademoiselle Patricia s'est fait éjecter non ?

Maître Folace
Ha, de partout mon cher. Mademoiselle n'a jamais tenu plus de six mois ; juste le temps d'user les patiences. Oui, vraiment, je suis content que vous soyez là.

Monsieur Fernand
Pas pour longtemps, ça va changer vite, c'est moi qui vous le dit ; la boite que je vais lui trouver, va falloir qu'elle y reste, croyez moi ! Ou si non, je vais la filer chez les vraies soeurs, les vraies, pension au bagne avec le réveil au clairon et tout le toutim, non mais sans blague ?

Maître Folace
Et bien, vous le lui direz à elle.

Monsieur Fernand
J'vais lui dire, et puis tout de suite. Où est-elle ?

Maître Folace
Elle dort. Elle a organisé une petite sauterie qui nous a entraîné jusqu'à trois heures du matin.

Jean
Your room is ready sir !

Maître Folace
Il veut dire que votre chambre est prête.

Monsieur Fernand
Ah bon. Dites donc, il picole pas un peu votre british ?

Maître Folace
Oh la la ! Et puis il est pas plus british que vous et moi ; c'est une découverte du Mexicain.

Monsieur Fernand
Il l'a trouvé où ?

Maître Folace
Ici, il l'a même trouvé devant son coffre fort. Y'a dix sept ans de ça. Avant d'échouer devant l'argenterie, l'ami jean avait fracturé la commode louis XV. Le Mexicain lui est tombé dessus juste au moment où l'artiste allait attaqué les blindages au chalumeau.

Monsieur Fernand
Et bien, je vois d'ici la petite scène.

Maître Folace
Vu ses principes le patron pouvait pas le donner à la police. Il a accepté de régler lui-même les dégâts. Résultat : Jean est resté ici trois mois au père comme larbin pour régler la petite note. Et puis, la vocation lui est venue, le style aussi, peut être également la sagesse. Dans le fond, nourri, logé, blanchi, deux costumes par an, pour un type qui passait la moitié de sa vie en prison ...

Monsieur Fernand
Il a choisi la liberté quoi !

Dans la salle de bains où Monsieur Fernand fait sa toilette


Patricia
Oh, c'est drôle, je vous voyais plus grand, plus bronzé, mais c'est pas grave ; vous êtes bien l'oncle Fernand ?

Monsieur Fernand
Ben ... Oui.

Patricia
On pourrait peut être s'embrasser ? Ça se fait.

Monsieur Fernand
Ah bon ben alors ... Si ça se fait, allons-y ! Dis donc, heureusement que je viens de me raser.

Patricia
Papa m'avait annonce votre arrivée.

Monsieur Fernand
Quand ça ?

Patricia
Dans sa dernière lettre, il y a bien un mois. Ça vous étonne ?

Monsieur Fernand
Euuuuh ... Non, oh non.

Patricia
Y'avait trois pages, rien que sur vous : vos aventures, vos projets, sans compter tout ce que vous avez fait pour lui.

Monsieur Fernand
Dis moi, tu sais, j'aimerais bien avoir un petit peu de thé et du pain, du beurre et peut être des oeufs au bacon aussi. Tu pourrais pas t'occuper de ça en bas ?

Patricia
Du thé à sept heures du soir ?

Monsieur Fernand
C'est à dire qu'en ce moment, j'suis un tantinet décalé dans mes horaires, oui.

Patricia
Ah bon ! Oh ! Au fait, ça a du être quelque chose la fois où vous l'avez sorti du fleuve ?

Monsieur Fernand
Qui ça ?

Patricia
Ben papa. Il m'annonçait dans sa lettre : "Fernand m'a sorti d'un drôle de bain". Ce qu'il a oublié de me dire, c'est quel fleuve c'était ?

Monsieur Fernand
Ecoutes, soit gentille, moi je meurt de fin, alors va t'occuper de mon petit en-cas, tu veux ?

Patricia
Vous ne voulez pas me répondre ?

Monsieur Fernand
Mais c'est pas que je veux pas mais comment tu veux que je m'en rappelle moi, hein ? La bas des fleuves t'as que ça, à droite, à gauche, devant, derrière, partout, et bourrés de crocodiles en plus, voilà t'es contente maintenant ? Bon alors maintenant va, et laisses moi finir ma toilette, et puis on parlera après hein ? Parce que tu t'en doutes Patricia, faut quand même qu'on parle.

Patricia
Oui, mon oncle.

Monsieur Fernand
Qu'on parle de choses sérieuses.

Patricia
Oui tonton. Ça ne vous ennuie pas que je vous appelle tonton ? Vous en avez tué beaucoup ? ... Des crocodiles ; et là bas y'a que ça, devant, derrière, à gauche, à droite, partout ! Bon, eh bien, je vais m'occuper de votre thé.

Dans la cuisine


Maître Folace
Puisque la fermeté a l'air de vous réussir je vais vous donner l'occasion de vous distinguer.

Monsieur Fernand
A propos de quoi ?

Maître Folace
D'argent ! D'argent qui ne rentre pas. Depuis deux mois les Volfoni n'ont pas versé les redevances de la péniche. Tomate a plus d'un mois de retard, et Théo etc ...

Monsieur Fernand
Mais qu'est ce que c'est ? Une révolte ?

Maître Folace
Non sire, une révolution ! Personne ne paie plus rien !

Monsieur Fernand
Non mais, ces mecs auraient pas la prétention d'engourdir le pognon de ma nièce, non ?

Maître Folace
On dirait.

Monsieur Fernand
Le Mexicain était au courant.

Maître Folace
Ah non non surtout pas ! C'était un homme à tirer au hasard sans discernement, alors les ragots dans la presse, si c'était tombé sous les yeux de la petite, vous voyez ça d'ici !

Monsieur Fernand
Ouais, c'que j'vois surtout, si on doit arriver à flinguer, vous préférez que ce soit moi qui m'en charge, c'est ça ?

Maître Folace
Un tuteur, c'est pas pareil

Monsieur Fernand
Ça se guillotine aussi bien qu'un papa !

Maître Folace
Mais qui vous demande d'intervenir personnellement ? Nous avons Pascal. Je le convoque ou pas ?

Monsieur Fernand
Si je devais pas être à la foire d'Avignon dans 48 heures, j'dirais non, mais je suis pris par le temps. Et puis je reconnais que c'est jamais bon de laisser dormir les créances, et surtout de permettre au petit personnel de rêver.

Dans le salon


Antoine de la Foy
Vous parlez de rêver, rêvez vous en couleur ? Antoine de la Foy, le plus respectueux, le plus ancien, le plus fidèle ami de Patricia. Je vous connais monsieur et je vous admire. Patricia vous évoque, vous cite, vous vante en toute occasion, vous êtes le gaucho, le santor des pampas, l'oncle légendaire ...

Monsieur Fernand
Et moi, elle ne m'a jamais parlé de vous.

Antoine de la Foy
Elle n'a pas eu le temps, ça ne fait rien, je ferais donc mon panégyrique moi-même, c'est parfois assez édifiant et souvent assez drôle, car il m'arrive de m'attribuer des mots qui sont en général d'Alphonse Halley et des aventures puisées dans la vie des hommes illustres.

Monsieur Fernand à Patricia
Il est toujours comme ça ?

Patricia
Absolument pas ! C'est son côté agaçant, il faut qu'il parle ; en vérité c'est un timide. Je suis sûre que vous serez séduit quand vous le connaîtrez mieux.

Monsieur Fernand
Parce qu'en plus, monsieur séduit.

Antoine de la Foy
Je ne séduit pas : j'envoûte ... Let me do it Jean (En parlant du Whisky)

Jean
Thank you sir.

Antoine de la Foy
Pour en revenir à vos rêves en couleur, savez vous que Borowski les attribuent au phosphore qui est contenu dans le poisson ? Moi je préfère m'en tenir à Freud, c'est plus rigolo. Qu'est ce que vous en pensez ?

Monsieur Fernand
Rien. Je ne rêve pas en couleur je ne rêve pas en noir, je ne rêve pas du tout. Je n'ai pas le temps.

Antoine de la Foy (parlant du whisky)
Je vous déconseille l'eau, ce serait un crime, il a dix ans d'âge.

Patricia
Tonton est débordé par ses affaires.

Antoine de la Foy
Vous viendrez bien avec nous demain soir.

Monsieur Fernand
Et où ça ?

Maître Folace interloque discrètement Monsieur Fernand


Antoine de la Foy
Il demande où ça ? Mon dieu qu'il est drôle. Franck Emile jouera pour la première fois Bliel. Chorelli, Beethove, Chopin, tout ça c'est très dépassé, c'est très con, mais avec Bliel : ça peut devenir féroce, tigresque. Bref, tout le monde y sera.

Monsieur Fernand
D'accord, d'accord, je sais que c'est la coutume d'emmener l'oncle de province au cirque. Je vous remercie d'ailleurs d'y avoir pensé, mais vous irez sans moi. Moi demain à sept heures je ne serais pas loin de Montauban, quant à mademoiselle Patricia, elle sera à ses études, nous sommes bien d'accord Patricia ?

Patricia
Oui tonton !

Monsieur Fernand sort du salon pour aller dans le vestibule où attendent maître Folace et Pascal


Antoine de la Foy
J'crois que t'as raison, faut pas le brusquer.

Monsieur Fernand
Qu'est ce qui se passe encore ?

Maître Folace
Notre ami va se faire un plaisir de vous l'expliquer ...

Pascal
Les Volfoni ont organisé à la péniche une petite réunion des cadres, façon meeting si vous voyez ce que je veux dire, enfin quoi, on parle dans votre dos.

Monsieur Fernand
Et tu tiens ça d'où ?

Pascal
Je peux pas le dire, j'ai promis, ce serait mal.

Monsieur Fernand
Alors ?

Maître Folace
Eh bien, y'a deux solutions : ou on se dérange ou on méprise. Oui, évidemment, n'importe comment, une tournée d'inspection ne peut jamais nuire, bien sûr !

Monsieur Fernand
Eh bien, on va y aller !

Pascal
Monsieur Fernand ? Y'a peut être une place pour moi dans votre auto, des fois que la réunion devienne houleuse ; j'ai une présence tranquillisante ...

Patricia
Vous préférez le foie gras pour commencer ou pour finir ?

Monsieur Fernand
C'est à dire que je préférerais demain : j'suis obligé de sortir. Un conseil d'administration ...

Antoine de la Foy
Quoi ? Vous n'allez pas dîner avec nous ? Moi qui venais de dire à Jean de monter du champagne ?

Monsieur Fernand
Votre invitation me bouleverse ! Bon appétit quand même !

Antoine de la Foy
C'est du bidon !

Patricia
Sûrement pas. Il vient de Strasbourg, on le paie un prix fou ...

Antoine de la Foy
Non, je parle du conseil d'administration de ton oncle. Si tu veux mon avis, l'oncle va courir la gueuze.

Patricia
Tu crois ?

A l'intérieur de la péniche



Raoul Volfoni
Voilà quinze ans qu'on fait le trottoir pour le Mexicain, j'ai pas l'intention de continuer à tapiner pour son fantôme.

Mme Mado
Le trottoir, le tapin, c'est drôle ça ? On croirait que tu cherches le mot qui blesse ?

Théo
C'est des images.

Mme Mado
Les images, ça m'amusait quand j'étais petite, j'ai passé l'âge ! J'dis pas que Louis était toujours très social, non, il avait l'esprit de droit.

Tomate
Oh, dis eh !

Mme Mado
Quand tu parlais augmentation ou vacances, il sortait son flingue avant que t'aie fini. Mais il nous a tout de même apporté à tous la sécurité.

Raoul Volfoni
Ramasser les miettes, vous appelez ça la sécurité vous ? Vous savez combien il nous a coûté le Mexicain en quinze ans ? Vous savez combien qu'il nous a coûté ?? Oh, dis leur Paul, moi j'peux plus.

Paul Volfoni
A 500 sacs par mois, rien que de loyer, ça fait 6 briques par an : 90 briques en 15 ans.

Raoul Volfoni
Plus 30 briques de moyenne par an sur le flambe. Vous savez à combien on arrive ? Un demi milliard ! Et toi pareil pour la petite ferme. Ben dis que c'est pas vrai !

Tomate
J'ai rien dis !

Raoul Volfoni
Ben moi j'dis que j'lâcherais plus une tune ! Et j'vous invite à tous en faire autant.

Théo
Vous invitez, vous invitez ... C'est très aimable, mais il y a des invitations ...

Raoul Volfoni
Qu'est ce qui te gène toi ?

Théo
Le climat : trois morts depuis hier, si ça doit tomber comme à Stalingrad... Une fois ça suffit. J'aime autant garder mes distances.

Raoul Volfoni
Dis donc t'essaierais pas de nous faire porter le chapeau des fois ? Faut le dire tout de suite, hein : Il faut dire Monsieur Raoul vous avez buté Henri, vous avez même buté les deux autres mecs ; vous avez peut être aussi buté le Mexicain, puis aussi l'archiduc d'Autriche...

Pascal, Monsieur Fernand et maître Folace arrivent sur le pont de la péniche



Pascal
Eh ? Léo, c'est moi, Pascal.

Léo
J'arrive, qui est avec toi ?

Pascal
Je suis avec le notaire.

Léo
Tu me dis que vous êtes deux, vous êtes trois ...

Pascal
J'annonce les employés, pas le patron...

Léo
Possible, mais j'attends un ordre de Monsieur Raoul.

Monsieur Fernand envoie d'un coup de poing Léo à l'eau


Maître Folace
C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases ...

Pascal
Allons !

Dans la péniche


Raoul Volfoni
Si vous marchez tous avec moi, qu'est ce qu'il fera votre Fernand, un procès ?

On frappe à la porte de la salle. Freddy se lève et va ouvrir la porte. Monsieur Fernand envoie d'un coup de poing Freddy au tapis


Maître Folace
Bonsoir messieurs ! Madame !

Raoul Volfoni
J'croyais pas t'avoir invité ...

Monsieur Fernand
Mais t'avais pas à le faire, j'suis chez moi. Qu'est ce que t'organises ? Un concile ? Tu permet ?

Raoul Volfoni
Je les avais réunis pour décider ce qu'on faisait pour le Mexicain, rapport aux obsèques.

Monsieur Fernand
Si c'est des obsèques du Mexicain dont tu veux parler, c'est moi que ça regarde ; maintenant si c'est celle d'Henri ... Tu pourrais peut être les prendre à ta charge.

Raoul Volfoni
Non, ça va pas recommencer, j'vais pas encore endosser le massacre.

Monsieur Fernand
On parlera de ça un peu plus tard. Pour l'instant on a d'autres petits problèmes à régler, priorités aux affaires. Je commence par le commencement. Honneur aux dames. Mme Mado je présume ?

Mme Mado
Elle même.

Monsieur Fernand
Chère madame, Maître Folace m'a fait part de quelques ... Pffff .... Quelques embarras dans votre gestion, momentanés j'espère. Souhaiteriez vous nous fournir quelques explications ?

Mme Mado
Les explications Monsieur Fernand, y'en a deux : récession et manque de main oeuvre. Ce n'est pas que la clientèle boude, c'est qu'elle a l'esprit ailleurs. Le furtif, par exemple, a complètement disparu.

Monsieur Fernand
Le furtif ?

Mme Mado
Le client qui vient en voisin : bonjour mesdemoiselles, au revoir madame. Au lieu de descendre maintenant après le dîner, il reste devant sa télé, pour voir si par hasard il serait pas un peu l'homme du XXème siècle. Et l'affectueux du dimanche : disparu aussi. Pourquoi ? Pouvez vous me le dire ?

Monsieur Fernand
Encore la télé ?

Mme Mado
L'auto Monsieur Fernand ! L'auto !

Monsieur Fernand
Ah, mais dites moi, vous parliez de pénurie de main oeuvre tout à l'heure...

Mme Mado
Alors là Monsieur Fernand, c'est un désastre ! Une bonne pensionnaire, ça devient plus rare qu'une femme de ménage. Ces dames s'exportent, le mirage africain nous fait un tort terrible ; et si ça continue, elles iront à Tombouctou à la nage.

Monsieur Fernand
Bien je vous remercie madame Mado, on recausera de tout ça ... Qui est ce le mec du jus de pomme ?

Théo
Ce doit être de moi dont vous voulez parler !

Monsieur Fernand
Dis moi dans ta branche, ça va pas très fort non plus ! Pourtant du pastis vrai ou faux, on en boit encore ?

Théo
Moins qu'avant, la jeunesse française boit des eaux pétillantes, et les anciens combattants, des eaux de régime. Puis surtout il y a le whisky.

Monsieur Fernand
Et alors ?

Théo
C'est le drame ça, le whisky ...

A l'écart, Pascal et le garde de corps de Raoul Volfoni discutent ...


Bastien
Dis donc je le connais pas celui-là. Il est nouveau ?

Pascal
C'est le petit dernier de chez beretta. J'te le conseille pour le combat de près, et puis pour les coups à travers la poche, ou le métro ou l'autobus. Mais notes hein ? Faut en avoir l'usage, sans ça, au prix actuel, on l'amortit pas.

Bastien
Le prix passe La qualité reste, c'est pas l'arme de tout le monde, ça ! T'as eu ça par qui ?

Pascal
Par l'oncle Antonio.

Bastien
Le frère de Berthe ?

Pascal
Oui.

Retour dans la salle de conférence de la péniche ...


Théo
... Tout ça pour vous faire comprendre, Monsieur Fernand, que le pastis perd de l'adhérence chaque jour. Le client devient dur à suivre.

Monsieur Fernand
Oh tu sais, c'est un petit peu dans tous les domaines pareil, moi si je te parlais motoculture... Ouais enfin !

Mme Mado
J'espère qu'il est encore chaud. (le thé)

Monsieur Fernand
Merci.

Monsieur Fernand
Bien, et maintenant à nous, dans votre secteur pas de problème, le jeu a jamais aussi bien marché.

Raoul Volfoni
Que tu dis !

Monsieur Fernand
C'qui vous chagrine, c'est la comptabilité, vous êtes des hommes d'action et je vous aie compris, et je vous ai arrangé votre coup.

Raoul Volfoni
T'arrange, t'arrange, et si on était pas d'accord ?

Monsieur Fernand
Tu va voir que c'est pas possible, j'ai adopté le système le plus simple, regardes ! On prend les chiffres de l'année dernière, et on les reporte.

Tomate
L'année dernière, on a battu des records !

Monsieur Fernand
Et bien vous les égalerez cette année ! Vous avez l'air en pleine forme là ? Gais, entreprenants, dynamiques ...

Raoul Volfoni
Et en plus, tu nous charries, c'est complet.

Monsieur Fernand
Pascal ?

Pascal
Oui Monsieur Fernand.

Monsieur Fernand
Tu passera à l'encaissement chez ces messieurs sous huitaine.

Raoul Volfoni
C'est ça, et si jamais on paye pas, tu nous bute ?

Pascal
Monsieur Raoul ...

Monsieur Fernand
Bien, messieurs, il ne me reste plus qu'à vous remercier de votre attention.

Raoul Volfoni
Bastien ! Accompagnes ces messieurs !

Pascal, Monsieur Fernand et maître Folace quittent la salle


Mme Mado
Toi Raoul Volfoni, on peut dire que tu en est un ?

Raoul Volfoni
Un quoi ?

Mme Mado
Un vrai chef.

Raoul Volfoni
Mais y connaît pas Raoul ce mec ? Y va avoir un réveil pénible, j'ai voulu être diplomate à cause de vous tous, éviter que le sang coule, mais maintenant c'est fini, j'vais le travailler en férocité, l'faire marcher à coup de lattes, à ma pogne j'veux le voir ! Et vous verrez qu'il demandera pardon et au garde à vous ...

Toc toc toc. Monsieur Fernand envoie un coup de poing à Raoul Volfoni.


Monsieur Fernand
J'avais oublié : les 10% d'amende. Pour le retard.

Raoul Volfoni
Il a osé me frapper. Il se rend pas compte.

Pascal, Monsieur Fernand et maître Folace reviennent à la maison du Mexicain


Maître Folace
Cette petite fête m'a rajeunie de vingt ans. Monsieur Naudin a quelque peu bousculé Monsieur Volfoni senior.

Jean
Mes compliments monsieur.

Monsieur Fernand
Qu'est ce que c'est encore que ça ?

Monsieur Fernand entre dans la salle de séjour où Patricia et Antoine sont couchés dans le divan et écoutent de la musique



Antoine de la Foy
Oh non, au moment où la petite flûte allait répondre au cor, vous êtes odieux !

Patricia
C'est vrai tonton, ces choses là ne se font pas.

Monsieur Fernand
Ah surtout, je t'en prie hein ?

Patricia
Qu'est ce qui vous arrive, mon oncle ? Vous avez été contrarié dans vos affaires ?

Monsieur Fernand
Oh à peine. Si ça ne vous fait rien Monsieur de la Foy, j'aimerais bien avoir une petite explication. Remettez d'abord vos chaussures, vous êtes ridicule.

Antoine de la Foy
Qu'est ce que vous voulez que je vous explique, cher monsieur ?

Monsieur Fernand
Tout ça, lumière tamisée, musique douce, et vos godasses sur les fauteuils, louis XVI en plus !

Antoine de la Foy
La confusion doit d'abord s'expliquer, mais les termes sont inadéquates.

Monsieur Fernand
Ah parce que c'est peut être pas du louis XVI ?

Antoine de la Foy
Euh, non ! C'est du louis XV. Remarquez, vous n'êtes pas tombé loin, mais les sonates de Chorelli ne sont pas de la musique douce.

Monsieur Fernand
Mais pour moi ça en est. Et je suis chez moi !

Antoine de la Foy
Ah j'aime ça, la thèse est osée mais comme toutes le thèses parfaitement défendable. Mais nous allons si vous le voulez bien discuter de la musique par rapport au local, de l'élixir et du flacon, du contenu et du contenant.

Monsieur Fernand
Patricia, mon petit... je ne voudrais pas te paraître vieux jeu ni encore moins grossier, l'homme de la pampa, parfois rude reste toujours courtois, mais la vérité m'oblige à te le dire : ton Antoine commence à me les briser menu !

Antoine de la Foy
Si nous parlions de moi pendant que vous dînerez ?

Monsieur Fernand
Toi, tu vas monter dans ta chambre !

Patricia
Bonne nuit Antoine.

Monsieur Fernand
Quant à vous brillant Jeune Homme ...

Antoine de la Foy
Ne vous donnez pas la peine, je connais le chemin ...

Monsieur Fernand
Justement, faudrait voir à l'oublier.

Antoine de la Foy
Ce n'est pas du tout gentil Oncle Fernand.

Monsieur Fernand
MONSIEUR Fernand, s'il vous plaît. Aller hop.

Antoine de la Foy
Soit, les manières y gagneront ce que l'affection perdra.

Monsieur Fernand
Et bien, c'est ça. Pensez dont à moi.

Patricia
Vous m'avez terriblement déçue, vous n'avez pas été gentil avec Antoine.

Monsieur Fernand
C'est ce qu'aurait fait ton père, figure toi ; il a jamais pu supporter les voyous, là.

Patricia
Antoine, un voyou ? Antoine est un grand compositeur, il a du génie.

Monsieur Fernand
Et bien, les génies se baladent pas pieds nus, figure toi ! Hein ?

Patricia
Et Sagan ?

Monsieur Fernand dîne dans la salle de séjour ( Pascal et Bastien entre par la fenêtre)


Pascal
Bonsoir !

Monsieur Fernand
Vous êtes louf non ? Qu'est ce que c'est que ces façons d'arriver en pleine nuit par le jardin ?

Pascal
Ben, on voulait pas sonner à cette heure là, réveiller toute la maison. Si la demoiselle se posait des questions. A cet âge là, on imagine.

Bastien
Et puis, on avait à vous parler.

Monsieur Fernand
Vous, je vous ai déjà vu quelque part ...

Bastien
Tout à l'heure, chez les Volfoni. J'étais de l'autre côté.

Monsieur Fernand
Asseyez vous, j'suis en train de becter.

Pascal
Alors là, on est vraiment confus ! Voilà, si on est venu à deux, y'a une raison ! Bastien, c'est le fils de la soeur de mon père, comme qui dirait, un cousin direct, vous saisissez la complication Monsieur Fernand.

Monsieur Fernand
Non, pas encore !

Bastien
Ah, forcement, t'as pas donné à Monsieur Fernand mes références : 1ère gâchette chez Volfoni, 5 ans de labeur, de nuit comme de jour, et sans un accroc.

Pascal
Vous la voyez ce coup là l'embrouille ? Dans le monde des caves, on appelle ça, un cas de conscience, nous on dit : un point d'honneur. Entre vous et les Volfoni, il va faire vilain temps, en supposant que ça tourne à l'orage, Bastien et moi, on est sûr de se retrouver face à face, flingue en pogne, avec l'honnêteté qui commande de tirer. Ah non, un truc à décimer une famille.

Monsieur Fernand
Ouais, je vois ... Vous voulez boire un coup ?

Bastien
Non, non merci, jamais entre les repas.

Pascal
Moi non plus, chez nous c'est la règle : santé, sobriété.

Bastien
On en a trop vu qui se sont gâtés la main aux alcools.

Monsieur Fernand
J'peux rien vous reprocher, les histoires de famille, ça, c'est comme une croyance, ça force le respect. Bon, alors, qu'est ce que vous proposez ?

Pascal
Bastien a donné sa démission à Monsieur Raoul.

Monsieur Fernand
La tienne va suivre ?

Pascal
J'peux pas faire moins Monsieur Fernand, ' faut comprendre.

Monsieur Fernand
J'comprend. Ouais, quand la protection de l'enfance coïncide avec la crise du personnel, faut plus comprendre, faut prier !

Le lendemain, Monsieur Fernand dans la salle de séjour avec Patricia


Monsieur Fernand
"et si la vieille définition n'avait pas tant servie à propos de Racine et de Corneille, nous dirions que Bossuet a peint tel qu'il devrait être et que Pascal l'a peint tel qu'il est"... Et ben dit donc. Comment ? Ils t'ont donné que 16/20 ? Et ben, permet moi de te dire qu'ils y vont un peu fort, parce que moi, là, je t'aurais donné un peu plus.

Patricia
Vous êtes très gentil mon oncle...

Monsieur Fernand
Non, Patricia, mon enfant, mercredi dernier quand je suis arrivé, nous dérivions et le navire faisait eau de toute part....

Jean
...Un Monsieur, au téléphone, un appel de Montauban, l'interlocuteur me semble comment dirais-je ... Un peu rustique, le genre agricole.

Monsieur Fernand
Allo oui ? Oui, c'est moi ... Ça va, ça va ... Alors, hein? ... Oui... Oui... Ben si je suis pas rentré vendredi c'est que j'ai pas pu... Et ben, je ne sais pas moi... 8 jours, peut être 15 .... Et ben, y'a qu'à faire le nécessaire... Enfin, c'est quand même formidable, à chaque fois que j'm'absente, c'est toujours pareil, faut toujours qu'y ait des histoires... et ben, démerdez vous ...

Jean
"Pascal l'a peint tel qu'il est"... Eh ben moi j'aurais donné à mademoiselle 20/20, et en cotant vache.

Patricia
Vous êtes gentil.

Maître Folace
Vous savez combien il reste au compte courant ? 60 000, 6 briques ...

Monsieur Fernand
Qu'est ce que ça veut dire ? Y'aurait du coulages ?

Maître Folace
Du coulage, oh, c'est bien plus simple... Y'a que l'argent qui devait rentré sous huitaine, n'est toujours pas rentré. Y'a que l'éducation de la princesse, cheval, musique, peinture, etc ... Atteint un budget "Elyséen". Et y'a que vos dépenses somptuaires ont presque des allures africaines.

Le téléphone sonne


Maître Folace
Allô oui ? ... Oui ...oui ... Il est là. Une seconde.

Monsieur Fernand
Qui ça ?

Maître Folace
Justement, Raoul Volfoni.

Monsieur Fernand
Allô, alors on a enfin compris, on casque !

Raoul Volfoni
Tu fais de l'obsession, t'es la proie des idées fixes. Je te téléphonais seulement pour t'avertir qu'à la distillerie, y sont en plein baccara, tu devrais t'en occuper, c'est ton rôle grand chef.

Monsieur Fernand
Mais de quoi tu t'occupes ?

Raoul Volfoni
Tu vois comme t'es injuste, on cherche à t'obliger, t'es encore pas satisfait.

A la distillerie

Tomate
Tu crois que Raoul sera tombé dans le piège ?

Théo
Il aura pas résisté à la joie d'annoncer une mauvaise nouvelle à l'autre imbécile.

Tomate
C'est étonnant que le butor aurait pas déjà téléphoné.

Théo
Y'a des impulsifs qui téléphonent, y'en à d'autres qui se déplacent ... ( Monsieur Fernand klaxonne).. et voilà !

Tomate
Et c'est Volfoni qui portera le chapeau.

Théo
T'es rassuré ?

Tomate
Ouais.

Théo
En voilà un qui est pratiquement sorti du bagne. Maintenant, ce n'est plus qu'une affaire de patience. Dans un mois, les Volfoni, et les affaires du Mexicain, ça deviendra Théo, Tomate et Cie. (Théo claque des doigts pour appeler son ami) Planques ça, des mégots à la pommade rose l'homme de cromagon pourrait trouver ça amusant. (Monsieur Fernand klaxonne à nouveau) Voilà, voilà, on arrive. Dans 5 minutes vous filez. (Monsieur Fernand klaxonne encore et Théo descend)

Monsieur Fernand
Alors ça vient oui ?

Théo
Voilà, j'arrive .... Vous, Monsieur Fernand ?

Monsieur Fernand
Ben quoi ? Ça a l'air de t'épater ?

Théo
Raoul Volfoni est ridicule ! Je lui avais demandé de m'envoyer un chauffeur, pas de vous déranger.

Monsieur Fernand
Bon, maintenant j'suis là. Entre parenthèses c'est pas commode à trouver ton coin là, ça fait une plombe que je tourne autour !

Théo
La police tourne autour depuis 10 ans, elle a jamais trouvé. C'est pour ça que je regretterais cet endroit.

Monsieur Fernand
Et pourquoi, tu dis ça ?

Théo
Par euh ... Désenchantement, vous n'êtes jamais en proie au vague à l'âme Monsieur Fernand ?

Monsieur Fernand
Ma foi, j'en abuse pas non.

Théo
Vous n'avez peut être pas les mêmes raisons. Vous avez gagné la guerre, vous.

Monsieur Fernand
Bon, d'accord j'ai gagné la guerre, mais si je me suis dérangé exprès c'est pas pour défiler, hein. Où est-ce que tu veux en venir ? Qu'est ce qui se passe ?

Théo
Et bien voilà ce qui s'est passé : un chargement tout prêt. Six millions de pastis. Un client qui attend tout ça entre 11 heures et minuit à Fontainebleau ; et bien, nous ne livrons pas.

Monsieur Fernand
Pourquoi, qu'est ce qui te gène ?

Théo
Notre dernier chauffeur est parti hier pour le Sahara, dans le pétrole, à cause des primes, des zones et des assurances sociales : le goût de luxe, l'esprit nouveau.

Monsieur Fernand
Un chauffeur, ça se remplace, non ?

Théo
Monsieur Fernand, le transport clandestin ne réclame pas seulement des compétences, mais de l'honnêteté, contrairement aux affaires régulières, on paie comptant en liquide. Ça peut tenter les âmes simples.

Monsieur Fernand
Ben moi, je vois qu'une solution ! Tu prends le bout de bois et tu livres.

Théo
Faut pouvoir !

Monsieur Fernand
Comment ça ?

Théo
La nuit en plein milieu de la route, un homme armé, en uniforme qui agite une lanterne et qui crie halte, qu'est ce que vous faites ?

Monsieur Fernand
J'm'arrète bien sûr, je passe pas dessus !

Théo
Et bien, c'est pour ça que vous avez encore votre permis ! Moi pas !

Monsieur Fernand
Bon, les papiers du bahut sont en règle au moins, oui?

Théo
Tout est en ordre ! Mais Monsieur Fernand, vous ne prétendez pas ...

Monsieur Fernand
... Quand y'a six briques en jeu, j'prétend n'importe quoi. J'ai conduit des tracteurs, des batteuses, et toi qui parlais de guerre, j'ai même conduit un char Patton.

Théo
C'est pas ma marque préférée.

Monsieur Fernand
Oui, bon ben dis donc, moi j'aimerais bien savoir où je livre parce que fontainebleau, ben c'est grand !

Théo
Vous connaissez la pyramide. Il y aura une Cadillac noire, arrêtée à l'embranchement de Melun.

Sur la route, Théo et Tomate attendent Monsieur Fernand les armes au poing


Tomate
Il devrait être passé, tu vois pas qu'il soit tombé sur un barrage ce cave ! Ce serait beau !

Théo
Il tient pas la moyenne c'est tout. Avec les prétentieux, c'est toujours pareil, moi je, moi je, sur le terrain plus personne.

L'ami de Théo attend sur sa moto le passage du camion. Il le double et Freddy signale l'arrivée du camion avec une lanterne


Tomate
J'ai l'impression qu'on annonce Monsieur dugommier.

Théo
Je crois qu'il va le regretter son char Patton.

Freddy jette des clous sur la chausser et le camion fini dans le fossé. Théo tire dessus à la mitrailleuse

Tomate
Mais qu'est ce que t'attends, allume-le ! (le camion prend feu) Ca va, filons. Ca va, ça va, ça va. (Monsieur Fernand sort du camion en feu)

Sur la péniche des Volfoni


Raoul Volfoni
Petit frère crois-moi, le monde moderne va vers la centralisation !

Paul Volfoni
Et Tomate, qu'est ce que t'en fais ?

Raoul Volfoni
Ben si il faut virer Tomate, on le virera. Moi, j'connais qu'une loi, celle du plus fort.

On frappe à la porte. Raoul Volfoni reçoit un coup de poing de Monsieur Fernand en loques à l'ouverture de la porte

Raoul Volfoni
C'est une manie, qu'est ce qui te prends ?

Monsieur Fernand prend une sacoche qu'il vide, puis il se dirige vers le coffre ouvert où il prend de l'argent



Monsieur Fernand
Vous êtes sur le pente fatale, les gars ! Vous vous endettez, trois briques de camion plus six briques de pastis.

Paul Volfoni
On peut savoir de quoi tu causes ?

Monsieur Fernand
Une autre fois ! Hein ?

Paul Volfoni
Bon !

Monsieur Fernand
Ce soir je suis pas d'humeur à discuter. Tout m'irrite !

Paul Volfoni
Bien !

Monsieur Fernand
Tout m'irrite !

Paul Volfoni
Bon bon !

Toc toc toc

Raoul Volfoni
T'es toujours de 50% dans l'affaire ?

Paul Volfoni
Ben bien sûr !

Raoul Volfoni
Alors va ouvrir !

Monsieur Fernand arrive à la maison du Mexicain, Patricia a organisé une petite fête ...


Un invité
Convocation : 9 heures ! J'ai l'impression mon cher, que nous ne sommes pas en avance. Vous êtes un ami de Pat ou un copain d'Antoine ? Je me demande si il la saute?

Monsieur Fernand
Si qui saute qui ?

Un invité
Ben ... Antoine ... Patricia ...

Monsieur Fernand met une raclée à l'invité impoli


Monsieur Fernand
Jean ?

Jean
Une seconde, monsieur.

Antoine de la Foy
Le cercle de famille s'agrandit.

Une invitée
Encore un peu Jean, s'il te plaît.

Jean
Tu picoles trop toi, tu vas être ronde.

Une invitée
Vas donc m'en chercher une autre bouteille, s'il te plaît.

Jean
Mais oui.

Un invité
D'accord, tchiao.

Monsieur Fernand
Jean, où est Patricia, et maître Folace ?

Jean
A la cuisine, il aide lui.

Antoine de la Foy
Continuer de me cacher, c'est très désagréable.

Patricia
Oncle Fernand ?

Monsieur Fernand
Ah te voilà toi ! et c'est ça que t'appelle une petite dînette au coin du feu, dis ? Tu vas m'expliquer un petit peu maintenant ?

Patricia
D'où viens-tu ?

Monsieur Fernand
De chez des amis.

Patricia
D'anciens paras ?Vous avez évoqué le bon vieux temps, cooptation, close combat, vous avez joué au lance flamme ...

Monsieur Fernand se sert un verre


Un invité
Sec ou à l'eau.

Monsieur Fernand est à deux doigt de perdre son sang froid

Monsieur Fernand
Chez soi, ça fait plaisir.

Patricia
Je t'ai demandé la permission d'inviter des amis, t'étais d'accord ; tu sais qu'ils sont tous d'excellentes familles ? Celui qui vient de t'offrir du scotch, tu sais qui c'est ? Jacques Le Tellier, le fils du contre amiral. Ecoutes, tu tiens toujours à ce que je passe mon bacho, alors soit logique ! Oui, le bacho sans relations, c'est la charrue sans les boeufs, le tenon sans la mortaise, bref, une nièce sans son petit oncle ! Avoues que tu n'avais jamais pensé à ça.

Monsieur Fernand
C'est fini oui ?

Patricia
Entre nous, à quoi penses tu en général ?

Monsieur Fernand
A Montauban, on devrait jamais quitter Montauban !

Dans la cuisine

Maître Folace
Charmante soirée, n'est ce pas ? Vous savez combien ça va nous coûter ? 2 000 francs nouveaux.

Monsieur Fernand
Y'en a qui gaspillent, et y'en a d'autres qui collectent ... Hein ? Qu'est ce que vous dites de ça.

Jean
' Faudrait encore des sandwichs à la purée d'anchois, ils partent bien ceux-là.

Monsieur Fernand
Voilà vos encaissements en retard ... et avec une avance en plus. Les Volfoni ont essayer de me flinguer, oui maître.

Maître Folace
C'est pourtant pas leur genre.

Monsieur Fernand
Et ben ça prouve qu'ils ont changé de genre. Voilà.

Jean
Quand ça change, ça change, faut jamais se laisser démonter.

Maître Folace
Vous croyez qu'ils oseraient venir ici ?

Monsieur Fernand
Les cons ça ose tout ! C'est même à ça qu'on les reconnaît.

Les Volfoni sonnent à la porte... et entrent


Paul Volfoni
T'es sûr que tu t'es pas gouré de crèche.

Raoul Volfoni
J'me goure jamais, en rien.

Une invitée
Scotch ou jus de fruit ?

Raoul Volfoni
Rien !

Raoul Volfoni
Si c'est notre pognon qu'ils sont en train d'arroser les petits comiques, ça va saigner ! ... Dites donc mon brave.

Jean
Monsieur ?

Raoul Volfoni
Il est là, votre patron ?

Jean
Qui demandez-vous ?

Raoul Volfoni
Monsieur Fernand Naudin.

Jean
Monsieur Fernand ....

Raoul Volfoni
... Fernand l'emmerdeur, Fernand le malhonnête, c'est comme ça que j'l'appelle moi.

Jean
Si ces messieurs veulent bien suivre ...

Raoul Volfoni
Et comment. Alors, tu viens dis !

Jean
Si vous voulez bien vous donner la peine d'entrer.

Dans la cuisine


Raoul Volfoni
Bougez-pas ! Les mains sur la table. J'vous préviens qu'on a la puissance de feu d'un croiseur et des flingues de concours.

Jean
Si ces messieurs veulent bien me les confier...

Raoul Volfoni
Quoi ?

Patricia fait irruption dans la cuisine


Patricia
Oh non, on est encore en panne de sandwiches. Tu sais mon oncle, si tes amis veulent danser ...

Patricia ressort de la cuisine

Jean
Allons vite messieurs, quelqu'un pourrait venir, on pourrait se méprendre, et on jaserait. Nous venons déjà de frôler l'incident.

Monsieur Fernand
Tu sais ce que je devrais faire, rien que pour le principe ...

Raoul Volfoni
Tu trouves pas que c'est un peu rapproché ?

Paul Volfoni
J'te disais que cette démarche ne s'imposait pas. Au fond maintenant, les diplomates prendraient plutôt le pas sur les hommes d'action. L'époque serait aux tables rondes et à la détente. Hein ? Qu'est ce que t'en penses ?

Monsieur Fernand
J'dis pas non.

Raoul Volfoni
Bé dis donc, on est quand même pas venu pour beurrer des sandwiches ?

Paul Volfoni
Pourquoi pas ? Au contraire, les tâches ménagères ne sont pas sans noblesse. Surtout lorsqu'elles constituent le premier pas vers des négociations fructueuses. Hein ? ... merci.

Monsieur Fernand
Maître Folace, vous avez oublié de planquer les motifs de fâcherie.

Paul Volfoni
Oh, Monsieur Fernand...

Monsieur Fernand
Tu connais la vie Monsieur Paul .... Mais pour en revenir au travail manuel, ce que vous disiez est finement observé. Et puis, ça reste une base.

Raoul Volfoni
Ça, c'est bien vrai. Si on rigolait plus souvent, on aurait moins souvent la tête au bêtises.

Une invitée fait irruption dans la cuisine ...


Une invitée
Bonjour. Mais il est où Jean ?

Monsieur Fernand
Qu'est ce que vous lui voulez ?

Une invitée
Y'a plus de glace et y'a plus de scotch !

Monsieur Fernand
Maître Folace, donnez lui des jus de fruit, allez ...

Une invitée
Pas de jus de fruit, du scotch, vos jus de fruit vous pouvez vous les...

Maître Folace
... Allons mademoiselle ! L'oncle de Patricia vous dit qu'il n'y a plus de scotch, un point c'est tout.

Une invitée
Vous n'avez qu'à en acheter, avec ça.

Maître Folace
Touches pas au grisby, salope !!

Raoul Volfoni
L'alcool à c't'age là !

Monsieur Fernand
C'est un scandale hein ?

Raoul Volfoni
Nous par contre, on est des adultes, on pourrait peut être s'en faire un petit ?

Monsieur Fernand
Ca le fait est. Maître Folace ?

Maître Folace
Seulement, le tout venant a été piraté par les mômes. Qu'est ce qu'on fait, on s'risque sur le bizarre ? Ça va rajeunir personne.

Raoul Volfoni
Ben nous voilà sauvés.

Jean
Tiens, vous avez sorti le vitriol ?

Paul Volfoni
Pourquoi vous dites ça ?

Maître Folace
Eh !

Paul Volfoni
Il a pourtant un air honnête.

Monsieur Fernand
Sans être franchement malhonnête, aux premiers abords, comme ça, il ... A l'air assez curieux.

Maître Folace
Il date du Mexicain, du temps des grandes heures, seulement on a du arrêter la fabrication, y'a des clients qui devenaient aveugles. Oh, ça faisait des histoires.

Ils boivent


Raoul Volfoni
Faut reconnaître, c'est du brutal !

Paul Volfoni
Vous avez raison, il est curieux hein ?

Monsieur Fernand
J'ai connu une polonaise qu'en prenait au petit déjeuner. Faut quand même admettre que c'est plutôt une boisson d'homme. (il tousse)

Ils se resservent


Raoul Volfoni
Tu sais pas ce qu'il me rappelle ? C't'espèce de drôlerie qu'on buvait dans une petite taule de bien ho har, pas tellement loin de Saigon. Les volets rouges et la taulière, une blonde komac. Comment qu'elle s'appelait non de dieu ?

Monsieur Fernand
Lulu la nantaise.

Raoul Volfoni
T'as connu ?

Paul Volfoni
J'lui trouve un goût de pomme.

Maître Folace
Y'en a.

Raoul Volfoni
Et bien c'est devant chez elle que Lucien le cheval s'est fait dessoudé.

Monsieur Fernand
Et par qui ? Hein ?

Raoul Volfoni
Ben v'la que j'ai pu ma tête.

Monsieur Fernand
Par Teddy de Montréal, un fondu qui travaillait qu'à la dynamite.

Raoul Volfoni
Toute une époque !

Dans la salle à manger


Patricia
Tu boudes ?

Antoine de la Foy
Bouder moi tu plaisantes. N'empêche que je commence à en avoir assez moi des amours clandestines ; s'embrasser par téléphone deux fois par jour, c'est bien mignon, mais j'suis un homme moi tu comprends ? Tout ça à cause de ton oncle. Ecoutes c'est vraiment trop bête, on dirait vraiment que vous avez tous peur de lui. Mais j'vais aller lui parler moi.

Patricia
Tu vas lui parler de quoi ?

Antoine de la Foy
Je vais lui parler de notre mariage, de toi, de moi, de nous.

Patricia
Répètes un peu ce que tu viens de dire !

Antoine de la Foy
De toi, de moi.

Patricia
Non, non juste le premier mot. C'était le meilleur.

De nouveau dans la cuisine


Maître Folace
D'accord, d'accord, je dis pas qu'à la fin de sa vie Jo le trembleur il avait pas un peu baissé. Mais n'empêche que pendant les années terribles, sous l'occup', il butait à tout va. Il a quand même décimé toute une division de panzers.

Raoul Volfoni
Ah ? Il était dans les chars ?

Maître Folace
Non, dans la limonade, soit à c'qu'on t'dis ?

Raoul Volfoni
J'ai plus ma tête ...

Maître Folace
Il avait son secret le loup.

Raoul Volfoni se lève précipitamment
C'est où ?

Jean
A droite, au fond du couloir.

Maître Folace
Et ... Et ... Et ... 50 kilos de patates, un sac de sciure de bois, il te sortait 25 litres de 3 étoiles à l'alambic ; un vrai magicien Jo. Et c'est pour ça que je permet d'intimer l'ordre à certains salisseurs de mémoire qu'ils feraient mieux de fermer leur claque merde !

Paul Volfoni
Vous avez beau dire, y'a pas seulement que de la pomme, y'a autre chose, ce serait pas des fois de la betterave ? Hein ?

Monsieur Fernand
Si, y'en a aussi.

Raoul Volfoni dans la salle à manger


Raoul Volfoni
On vous apprend quoi à l'école, mon petit chat ? Les jolies filles en savent toujours trop. Vous savez comment je l'vois votre avenir ? Vous voulez le savoir ?

Patricia
Non, non, non ...

Raoul Volfoni
Ben j'vais vous dire quand même, j'vois une carrière internationale, des voyages, ouais, l'Egypte par exemple, c'est pas commun ça l'Egypte ? C'qui a d'bien c'est qu'là-bas, l'artiste est toujours gâté.

Antoine de la Foy
Monsieur désire un renseignement ?

Patricia
Non, monsieur me proposait une tournée en Egypte.

Antoine de la Foy
Hein ?

Raoul Volfoni
Non, j'disais l'Egypte comme ça ! J'aurais aussi bien pu dire ......... Le Liban.

Antoine de la Foy
Je vois, Monsieur dirige sans doute une agence de voyage ?

Patricia
Mais non voyons chéri, Monsieur fait la traite des blanches, mais tu sais que c'est courant, allez, viens !

De retour dans la cuisine


Monsieur Fernand
J'reprendrais bien quelque chose de consistant moi !

Raoul Volfoni
Dis donc, elle est maquée à un jaloux ta nièce ? J'faisais un brin de causette, le genre réservé, tu m'connais, voilà tout d'un coup qu'un petit cave est venu me chercher, les gros mots et tout !

Monsieur Fernand
Quoi ? Monsieur Antoine ! Il s'agit pas de lui faire franchir les portes, il faut le faire passer à travers.

Jean
Je serais pas étonné qu'on ferme !

Monsieur Fernand et maître Folace sorte de la cuisine


Monsieur Fernand prenant Antoine par les épaules
Dehors tout le monde, allez les petites filles au dodo. Dehors et les familles françaises, ça se respectes monsieur, les foyers c'est pas des putes.

Antoine de la Foy
Milles excuses monsieur pour cet excès de familiarité, c'est l'excès de boisson.

Monsieur Fernand
Oh ! Qui qu'a bu ?

Maître Folace
Oh ! Du jus de pommes.

Monsieur Fernand
Du tacte moi monsieur Antoine et à toute la bande... Allez hop.

Maître Folace
Allez, allez dehors, on ferme.

Monsieur Fernand
Allez, allez, allez, allez ...

Maître Folace
Allez, allez, allez, allez y. La sortie c'est par là. Allez oust. On retire sa main de là. Allez, allez.

Raoul Volfoni
Barrez vous, j'vous dit. Barrez vous.

Paul Volfoni
Allez au lit, au lit tout ça.

Une fois tout le monde dehors, Paul Volfoni rentre. Ils éclatent tous de rire.
Jean indique à Monsieur Fernand la présence de Patricia qui se met à pleurer

Monsieur Fernand
On causait de quoi ?

Raoul Volfoni
De notre jeunesse.

Maître Folace
(rigole)

Le lendemain, Maître Folace vient réveiller Monsieur Fernand.


Maître Folace
Eh, eh oh!, OH ! Réveillez-vous ! Réveillez-vous !

Monsieur Fernand
Qu'est ce que vous faîtes là vous ?

Maître Folace
J'ai le regret de vous faire savoir que Mademoiselle Patricia ne s'est pas rendue à son cours ce matin.

Monsieur Fernand
Quoi ?

Maître Folace
Patricia, n'est pas allé aux cours ce matin ; l'institution vient de téléphoner.

Monsieur Fernand
J'vous garantie qu'elle va y aller à son cours. Elle va même y aller tout de suite, hein.

Monsieur Fernand et maître Folace se rendent dans la chambre


Maître Folace
Elle est partie.

Monsieur Fernand
Mais enfin, c'est pas possible ?

Maître Folace
Vous avez connu sa mère ?

Monsieur Fernand
Quel est le rapport ?

Maître Folace
L'hérédité. Cette manie qu'elle avait, la maman de toujours faire la valise.

Monsieur Fernand
Suzanne " beau sourire " a été élevé à Bagneux dans la zone ; et à seize ans elle était sujet vedette chez Mme Reine alors j'vous répète, j'vois pas le rapport.

Maître Folace
On pourrait peut être prévenir la police ?

Monsieur Fernand
Vous voulez que le Mexicain se retourne dan sa tombe. Sa fille recherchée par les perdreaux ; y'a vraiment des fois où vous déconnez ferme hein... Jean ?

Jean
Monsieur ?

Monsieur Fernand
Dites donc, euh ... Vous avez vu partir la petite vous ce matin ?

Jean
Oui, Monsieur, comme d'habitude à huit heures.

Monsieur Fernand
Et vous avez rien remarqué ?

Jean
Si Monsieur, les valises.

Monsieur Fernand
Non mais ! Comment, c'est maintenant qu'y m'dit ça. Bon dieu, mais c'est pas vrai. Comment une môme qui s'en va soit disant à l'école avec des valoches et vous, vous trouvez ça naturel ?

Maître Folace
Go on, go on or he'll break your dirty face.

Monsieur Fernand
On peut dire que je suis comblé. Merci Messieurs, merci ! ah oui. Qu'est ce que c'est que ça ?

Jean
C'est le numéro du radio taxi qu'elle a prit. YES SIR.

Monsieur Fernand avec le taxi


Monsieur Fernand
Vous êtes sûr que c'est là ?

Le taxi
Un peu, j'ai coltiné les bagages à la troisième baraque.

Monsieur Fernand
Non mais elle est folle ?

Le taxi
C'est toujours ce qu'on a tendance à croire chaque fois qu'elles nous font la malle.

Monsieur Fernand
Attendez moi, j'en ai pour cinq minutes.

Le taxi
Ah, j'aimerais mieux que vous appeliez un collègue, si la petite dame me voit, j'aurais le vilain rôle. Comprenez cafarder c'est pas beau. Six cinquante. Et puis nous dans le métier, les ruptures, les retrouvailles, toutes les fluctuations de la fesse, on préfère pas s'en mêler. Moi j'ai un collègue comme ça, transporteur de cocu, y s'est retrouvé criblé en plein jour, rue Godeau, par une maladroite.

Monsieur Fernand
Oui ben ça va ça va.

Le taxi
Merci bien Monsieur ... Eh soyez quand même pas trop dur ...

Monsieur Fernand rentre dans l'appartement de Antoine en plaine création musicale


Antoine de la Foy
Ah non de Dieu, de nom de Dieu, mais où faut il s'expatrier mon Dieu pour avoir la paix ? Au Groenland, à la terre de feu, j'allais toucher l'anti-accord absolu, vous entendez : ABSOLU. La musique des sphères ... Mais qu'est ce que j'essaie de vous faire comprendre, homme singe !

Monsieur Fernand
Vous permettez ?

Antoine de la Foy
Ah non !

Monsieur Fernand
Monsieur de la Foy, quand vous aurez terminé avec vos instruments de ménage ...

Antoine de la Foy
Oh, vous entendez ça, des instruments de ménage, l'ironie du primate, l'humour Louis Phillipar, le sarcasme Prud'homesque. Monsieur Naudin, vous faites sans doute autorité en matière de Bulldozer, de tracteur et caterpillar, m ais vos opinions sur la musique moderne et sur l'art en général, je vous conseille de ne les utiliser qu'en suppositoires. Voilà ! Et encore, pour enfant. J'ajouterais qu'ayant dormi à la porte de chez vous, je comprend mal ...

Monsieur Fernand
Où est Patricia ?

Antoine de la Foy
Je comprends mal disais-je votre présence chez moi !

Monsieur Fernand
OU EST PATRICIA ?

Patricia
Ici mon Oncle ... Bonjour !

Monsieur Fernand
Mais enfin ... Comment Patricia, qu'est ce que tu fais là ? Qu'est ce que ça veut dire tout ça ?

Patricia
Tu vois, je civette, je bainmarise, je ragougnasse. Je donne à Antoine tout apaisement dans l'avenir. Logique non ? Il doit passer sa vie avec moi.

Monsieur Fernand
Passer sa vie ?

Patricia
Naturellement, tu restes déjeuner avec nous ? Chéri !

Antoine de la Foy
Oui ?

Patricia
Tu devrais descendre chez l'Italien, je crois que nous allons manquer de vin.

Antoine de la Foy
Oncle Fernand préfère le Bordeaux ou le Bourguogne ? Hein ? ... ... Ben on prendra les deux.

Patricia
Ça ne va pas, qu'est ce que tu as ?

Monsieur Fernand
Euh ... J'deviens louf', c'est tout !

Patricia
Oh, mon civet qui brûle ! Tu peux venir tu sais.

Monsieur Fernand
Ecoutes Patricia ... Qu'est ce qui t'a pris de partir comme ça? Hein. Tu nous a fais faire un mauvais sang du diable !

Patricia
Qu'est ce qui t'a pris de mettre Antoine à la porte ?

Monsieur Fernand
Tu veux mon avis ?

Patricia
C'est bien pour ça que je te le fais goûter.

Monsieur Fernand
Non, mais c'est pas de ça qu'il s'agit, c'est de mon avis sur ton Antoine.

Patricia
MON Antoine, tu ne crois pas si bien dire, il m'épouse.

Monsieur Fernand
Patricia, attention, ne nous emballons pas ; d'abord est ce que tu l'aimes, ben ... Est ce que tu l'aimes assez pour l'épouser ?

Patricia
Oh, presque trop, c'est du gâchis ; ça méritait une liaison malheureuse, tragique, quelque chose d'Espagnol, même de Russe. Allez, viens donc boire un petit scotch va, ça te fera oublier ceux d'hier.

Monsieur Fernand
Hier, j'ai rien bu. Mais alors pas ça !

Patricia
Alors, pourquoi tu déambulais toute la nuit ? Tu as même fait couler deux bains.

Monsieur Fernand
Les nerfs ! Dis moi, tu comptes rentrer pas trop tard. Oui, il faudrait pas que la future belle famille aille s'imaginer que ... Nous menons une vie de bohème quand même. Parce que ton Antoine, il est bien gentil avec ses airs là, mais tu vas voir qu'il va nous faire surgir une famille comme tout le monde.

Au repas

Antoine de la Foy
Bref seul rescapé d'une famille ébranlé par les guerres coloniales, les divorces et les accidents de la route, Papa, Adolphe Amédée de la Foy dit " Le président ", un personnage : il collectionne les pendules et les contraventions, les déceptions sentimentales et les décorations ; il les a toutes sauf la médaille de sauvetage, la plus belle selon lui, mais la plus difficile à décrocher quand on est pas breton.

Monsieur Fernand
Un homme curieux, dîtes-donc !

Antoine de la Foy
Un père ... Adolphe Amédée témoigne en matière d'art de perversion assez voisine des vôtres, défenseur de Puvichavan et Reynald Hauan...

Monsieur Fernand
Connaît pas.

Antoine de la Foy
... Lui, si ! A part ça, ce qu'il est convenu d'appeler un grand honnête homme. Porté sur la morale et les soubrettes, la religion et les jetons de présence ... Vous connaissez sa dernière ? Il vient de se faire bombarder vice-président du fond monétaire international.

Monsieur Fernand
Oh ?

Patricia
A quoi penses-tu ?

Monsieur Fernand
Fond Monétaire, pas bête ça tu sais !

Dans la chambre le lendemain matin, Jean, Maître Folace et Patricia souhaitent l'anniversaire de Monsieur Fernand


Jean, Maître Folace et Patricia en coeur
Happy birthday to you, happy birthday to you ...happy birthday Fernand ... happy birthday to you.

Patricia
Bon anniversaire, mon Oncle !

Maître Folace
Joyeux anniversaire, mon cher.

Jean
Good health and hapiness, Sir ! Santé et prospérité, Sir !

Monsieur Fernand
C'est vraiment trop gentil.

Patricia
On m'a apporté celui-là tout à l'heure. Expéditeur : Volfoni frères.

Monsieur Fernand
On a beau avoir fait la paix, ça fait quand même quelque chose. Et j'dois dire, le geste est délicat.

Patricia
C'est sûrement une pendule, écoutes !

Monsieur Fernand prend le paquet et le jette par la fenêtre, une déflagration secoue la pièce.
Plus tard, Monsieur Fernand arrive sur la péniche des Volfoni, il frappe à la porte, Raoul Volfoni lui ouvre


Monsieur Fernand
Happy birthday to you, Happy birthday to you, Happy birthday to you, Happy birthday to you ...

Monsieur Fernand décroche un coup de poing à Raoul Volfoni.


Paul Volfoni
Il est parti.

Raoul Volfoni
Non, mais t'a déjà vu ça ? En pleine paix, il chante et puis crac, un bourre pif ! Il est complètement fou ce mec. Mais moi, les dingues, je les soigne. J'vais lui faire une ordonnance et une sévère ... J'vais lui montrer qui c'est Raoul. Aux quat' coins d'Paris qu'on va l'retrouver éparpillé par petits bouts, façon Puzzle. Moi, quand on m'en fait trop j'correctionne plus : j'dynamite, j'disperse, j'ventile.

Les Volfoni arrivent dans la maison du Mexicain


Paul Volfoni
On aurait pas dû venir.

Raoul Volfoni
Ta gueule !

Raoul Volfoni
Assures-toi qu'il s'est recouché !

Monsieur Fernand est à côté de Raoul Volfoni qui ajuste sa bombe et qui ne l'a pas vu


Raoul Volfoni Alors, y dort le gros con ? Ben y dormira encore mieux quand il aura pris ça dans la gueule ! Il entendra chanter les anges, le gugus de Montauban ; j'vais l'renvoyer tout droit à la maison mère, au terminus des prétentieux...

A l'hôpital

Raoul Volfoni
Fumier va !

Monsieur Fernand lit le journal dans la salle de séjour de la maison du Mexicain


Monsieur Fernand
" Enigme dans l'affaire du camion incendié parmi les bouteilles de pastis clandestin transportées par les fraudeurs, certains contenaient de l'essence ". Evidemment ça brûle mieux.

Pascal
Oui, mais Monsieur Fernand, ce que vous avez fait aux Volfoni, c'est pas bien !

Bastien
C'est surtout, pas juste !

Monsieur Fernand
Elle est bien belle celle-là ! Comment, il me flinguent à vue, il me butent Henri ...

Pascal
Justement pas !

Bastien
Ah ... Tiens expliques, toi !

Pascal
Monsieur Fernand, si les Volfoni vous avaient seringué, vous et Henri, qui aurait été aux commandes, hein ?

Bastien
Moi, première gâchette !

Monsieur Fernand
Et c'était pas toi !

Monsieur Fernand
Dîtes-donc, Théo, l'ami Fritz là, question mentalité, quelle côte vous lui donnez.

Pascal
Ben, c'est pas blanc bleu.

Monsieur Fernand
Ça vous dirait de faire une petite commission pour moi ?

Pascal
Nous, si les Volfoni sont plus dans le tourbillon !

Bastien
Présenté comme ça, la chose peut nous séduire !

Monsieur Fernand
Ben alors vous pourriez peut être passer voir Théo à la campagne. Il a sans doute besoin de parler, de causer et à vous qu'il connaît bien, il se confierait peu être ?

Pascal
Je vois pas de raisons pour qu'il nous fasse des cachotteries.

Bastien
J'vois pas non plus ...

Pascal
Ou alors, ce serait carrément le goût de taquiner !

Pascal et Bastien téléphonent de la distillerie


Pascal
Alors voilà, Monsieur Fernand, on est passé à la distillerie. Théo était pas là, on est tombé sur Tomate, curieux non ?

Monsieur Fernand
Qu'est ce qu'il faisait là ?

Pascal
Détendez-vous, Monsieur Fernand, il nous l'a dit ce qu'il faisait là.

Tomate a été désoudé dans la distillerie par Bastien et Pascal. Théo et son ami retournent dans la distillerie et retrouvent Tomate raide

Théo
Pauvre Tomate ; je le voyais pas s'en aller si vite.

L'ami de Théo
Comme ça, on aura pas à le faire, puisque c'est pas lui qu'on devait clôturer.

Théo
C'est tout ce que t'as trouvé, tu comprends que si Tomate est descendu, c'est que l'autre branque a compris et que ça sera bientôt notre tour. Seulement maintenant, on a le droit pour nous.

L'ami de Théo
Le droit ?

Théo
Légitime défense. Avec moi, ça ne pardonne pas.

A la maison du Mexicain


Maître Folace
Mon cher, nous avons de la visite !

Monsieur Fernand
un coup de feu retenti Comme effet de surprise, c'est réussi ! V'là qu'on s'fait flinguer.

Monsieur Fernand s'adressant à Jean qui ouvre un coffre fort
J'te demande pas si tu sais les ouvrir !

Jean tendant un revolver à Monsieur Fernand
Je ne demande pas à Monsieur, si Monsieur sait s'en servir !

Amédée de la Foy arrive en pleine fusillade et se dirige vers la maison, où il sonne à la porte


Jean
Monsieur attendait quelqu'un ?

Maître Folace
D'après Monsieur, serait-ce une feinte de l'ennemi ?

Amédée de la Foy
Voulez-vous m'annoncer auprès de Monsieur Fernand Naudin, je vous prie?

Jean
D'la part de qui ? ... DE LA PART DE QUI MONSIEUR ?

Amédée de la Foy
Quoi, qu'est ce qu'il y a mon ami ? Articulez !

Jean
DE LA PART DE QUI MONSIEUR ?

Amédée de la Foy
De la part du président de la Foy, le père d'Antoine de la Foy.

Jean à Monsieur Fernand
Le président de la Foy !

Amédée de la Foy
Puisqu'on ne m'annonce pas, je le fais moi-même : président de la Foy ...

Coups de feu


Amédée de la Foy
Moi aussi, je suis ravi de faire votre connaissance...

Coups de feu


Amédée de la Foy
Je vois que vous êtes habitué à mener les choses rondement. Ce n'est pas pour me déplaire d'ailleurs, j'aime l'action, l'initiative ; quand j'étais jeune, je jouais au hockey sur gazon...

Coups de feu


Amédée de la Foy (une horloge sonne)
Mon Dieu, fin XVIIIème, de Ferdinand Bertaud. A moins que ma future belle-fille n'y tienne vraiment, je l'échangerais bien contre autre chose. Oui, pardonnez-moi, j'anticipe. Et bien, Monsieur, j'ai l'honneur de vous demander la main de votre nièce Patricia pour mon fils Antoine.

Monsieur Fernand fait signe à Jean

Amédée de la Foy
Ce oui est un cri du coeur, je n'en attendais pas moins. Cette maison est un ravissement, cette verdure, ce calme; Voyez-vous Monsieur, rien ne vaut ces vieilles demeures de familles, ces greniers où nous avons jouer enfants. Il me semble avoir entendu...

Monsieur Fernand
Oui, c'est le jardinier qui ... tue les taupes !

Monsieur Fernand
Jean ! Voulez-vous lui dire de faire un peu moins de bruit s'il vous plaît ?

Jean
J'vais essayer de lui faire comprendre Monsieur.

Amédée de la Foy
Dîtes moi que c'est un héritage, un cadeau, un objet de famille, mais ne me dites pas que vous l'avez trouvé à Paris, vous me tueriez !

Monsieur Fernand
Quoi ?

Amédée de la Foy
Ça !

Une balle ricoche au plafond et fait tomber du plâtre sur le Président.


Amédée de la Foy
Ouh ! Mais qu'est ce que c'est ?

Monsieur Fernand
Des termites.

Amédée de la Foy
Hein ?

Monsieur Fernand
Des termites, ca bouffe tout les termites ! L'ennui de ces vieilles demeures où nous avons joué enfants. Sales bêtes !

Pascal et Bastien arrivent et sont repérés par Théo et sa bande qui stationnent dans le Jardin


Théo
Les horribles !

Freddy
Séparément ils sont déjà pas drôles, j'suis pas pressé de connaître leur numéro de siamois.

Théo
Il faut bien admettre qu'exceptionnellement, Dieu n'est pas avec nous ! Mais il ne sera pas dit que nous avons sorti le matériel pour rien ...

Les Volfoni sortent de l'hôpital, Théo et sa bande passent en trombe devant eux et les mitraillent.


Théo
Je ne dis pas que c'est pas injuste, je t'ai dis que ça soulage !

Chez le Tailleur


Le tailleur
Ah parfait, absolument parfait, et pourtant, une jaquette c'est difficile à porter ! Monsieur la porte à ravir ; Monsieur a une morphologie de diplomate.

Monsieur Fernand
Très bien, très bien, soyez assez gentil de m'envoyer votre facture le plus vite possible,
parce que moi, je repars en Province après demain, hein ?

Chez le photographe

Le photographe
Ne bougeons plus !

Patricia
Mon oncle, c'est merveilleux, je n'aurais jamais pensé qu'on avait autant d'amis.

Monsieur Fernand
Nous en avons encore beaucoup plus que tu ne le pense !

Antoine de la Foy
Vous avez l'air exceptionnellement détendu, Oncle Fernand, heureux de vivre !

Monsieur Fernand
Ah oui, ça, vous pouvez le dire. Maintenant que ma mission de tuteur est terminée, et croyez moi ... Et puis quant aux diverses affaires constituant la dote de notre petite Patricia ; votre cher papa a accepté de les prendre en charge. Elles sont sans doute un petit peu particulière mais enfin, avec un vice président du fond monétaire à leurs têtes, ben moi je pense que tout ira bien !

Antoine de la Foy
Oui, surtout avec Papa, il ne comprend rien au passé, rien au présent, rien à l'avenir, enfin, rien à la France, rien à l'Europe enfin rien à rien ; mais il comprendrait l'incompréhensible dés qu'il s'agit d'argent.

Monsieur Fernand
C'est pas du toc au moins ?

Jean
Monsieur Fernand, du vieux Paris.

Pascal
Monsieur Fernand, Monsieur FERNAND.

Maître Folace
Y'a du nouveau : Théo est réapparu, il est à la distillerie avec tout son petit monde.

Monsieur Fernand
Quoi ?

Pascal
Ils démontent le matériel ; on dirait qu'ils vont se faire la malle.

Monsieur Fernand
Et t'es là ? Jean ? Ah bravo.

Pascal
Mais Bastien monte la garde. On aurait pu les flinguer sans douleur, mais on a pensé que Théo vous revenait de droit. On a déjà vu des patrons se vexer.

Monsieur Fernand
Jean ! Dîtes à mademoiselle que j'ai une course urgente à faire et que je les rejoins quand j'ai fini hein, voilà !

Jean
Pour ce genre de courses, je conseille à Monsieur, si Monsieur me permet, de ne pas partir la musette vide.

Pascal
Oh dis donc, tu m'a déjà vu pas emporter ce qu'il faut, où il faut et quand il faut ?

Jean
Oh excusez-moi, Monsieur Pascal, mais des jours comme aujourd'hui, on a plus sa tête.

Monsieur Fernand
Allez vite !

Pascal et Monsieur Fernand arrivent à la distillerie, ils rejoignent Bastien


Bastien
Ils sont là, j'en ai déjà repéré trois ! Y'en a peut être d'autres ?

Pascal
Qu'est ce qu'on fait ? on attend qu'ils sortent ? On fait un fermé ou un rabat ?

Monsieur Fernand
J'ai pas le temps d'attendre moi, j'ai une cérémonie à dix heures ! Allez, allons y. Allez.

Pascal
Bon !

Freddy
Ils arrivent, ils arrivent.

Pascal observant l'arme de Bastien
Qu'est ce que je vois là ?, ça

Bastien
J'l'avais en cas qu'il aurait fallu tirer en rafale, des fois qu'ils seraient tous sortis d'un coup, TATATATATA ......Hop !

Pascal
C'est marrant que t'es gardé ce côtés maquisard, t'es pas en âge d'arrêter tes momeries ?

Monsieur Fernand
Bon, c'est fini oui ? Puisque je vous dis que je suis pressé !

La fusillade éclate. Pascal et Bastien tuent l'ami de Théo.
Monsieur Fernand se bat avec Freddy et le tue.
Théo parvient à s'échapper. Monsieur Fernand, Pascal et Bastien se rejoignent à leur voiture.



Pascal (observant sa montre).
Patron ?

Monsieur Fernand
Oh ! Merde !

Pascal
(après avoir rafistoler la chemise, déchirée dans le dos, de Monsieur Fernand) Avec la jaquette, ça ira.

Monsieur Fernand
Ca va ?

Tout le monde se retrouve à l'Eglise pour le mariage

Monsieur Fernand à jean
J'ai eu chaud.

Monsieur Fernand accompagne Patricia jusqu'à l'hôtel.
Théo se gare devant l'église et charge sa mitraillette.
La cantatrice chante, une explosion vient secouer l'église, Bastien et Pascal rentrent dans l'Eglise et se signent.
La voiture de Théo, avec lui dedans, a explosé...

Fin

Haut de page

Valid XHTML 1.1! Valid CSS!

à Marlo et Juju